Anecdotes numériques...

Bug, vous avez dit bug ?


Photo du « premier cas véritable de découverte de bug », dans le journal d’entretien du Harvard Mark II conservé à la Smithsonian Institution.
Photo du « premier cas véritable de découverte de bug », dans le journal d’entretien du Harvard Mark II conservé à la Smithsonian Institution.

Anecdote : connaissez-vous l’origine du « bug informatique » ?

http://www.presse-citron.net/anecdote-connaissez-vous-lorigine-du-bug-informatique/

Auteur de cet article : Setra du site "Presse Citron" !

Ce micro-récit, que je relaye, a été raconté sur The Next Web. Le 9 septembre 1945, Grace Hopper, un officier de l’US Navy,  travaille sur un ordinateur Harvard Mark II (l’un des ancêtres du PC ?). Elle trouve un papillon coincé entre les  relais électriques de la machine. A l’époque, les ordinateurs remplissent un volume considérable (des salles entières), consomment beaucoup d’énergie et produisent beaucoup de chaleur. Une température qui attire de nombreux insectes (bugs en anglais) qui s’invitent un peu partout entre les composants des machines.

Le papillon en question cause un court-circuit et provoque un dysfonctionnement de l’ordinateur. Et c’est de là que viendrait l’expression « bug dans l’ordinateur ». Celle-ci n’a peut-être pas été inventée par l’officier de la Navy. Mais comme elle tenait un journal, il s’agirait du premier rapport de bug de l’histoire.

Avec le progrès technologique, nous avons maintenant des PC et des Mac très compacts. Mais l’expression a continué à être utilisée, même si l’époque des papillons est bien révolue. Désormais, « bug » ou bogue en français, est synonyme de blocage ou de dysfonctionnement. Et le mot est parfois plus utilisé pour désigner un problème de software que de hardware.

Comme le langage évolue, les récentes générations utilisent le « bug » pour exprimer un blocage en général, ne se limitant plus au domaine de l’informatique pour utiliser cet anglicisme.


L’informatique est faillible. Mais les bugs ont parfois des manifestations très étranges, comme l’illustrent la voiture qui n’aime pas la glace à la vanille ou les trains qui faisaient planter un ordi.

Facebook a reconnu samedi que c’est un bug qui est à l’origine de la republication de vieilles photos supprimées dans les fils d’actualité de certains usagers. Malgré les progrès de toutes les techniques de vérification, les programmes informatiques se complexifiant, ils sont toujours plus susceptibles de comporter des erreurs.

 

Comme le dit le chercheur en informatique Roberto Di Cosmo, la moindre application dans notre téléphone est plus compliquée à concevoir qu’un pont suspendu. Or, un des problèmes du bug, c’est que ses manifestations peuvent être très étranges. En guise de contes de Noël informatiques, voici un recueil de quelques bugs transmis par un aimable correspondant :

 

La voiture qui n’aimait pas la glace à la vanille

 

C’est l’histoire d’un père de famille qui chaque soir, va acheter, de la crème glacée pour le dessert familial, chaque soir un parfum différent. Or, il remarque que sa nouvelle voiture, une Pontiac, ne démarre pas quand il a acheté de la glace à la vanille, et seulement de la glace à la vanille. Il s’adresse au service après-vente de Pontiac qui, intrigué par cette voiture allergique à la glace à la vanille, envoie un ingénieur.

 

Après avoir constaté le fait, l’ingénieur trouve la réponse : dans le magasin, la glace à la vanille, parfum le plus populaire, bénéficie d’un comptoir à part, qui fait qu’on l’achète plus vite. Or la Pontiac, dont le système de refroidissement était défaillant, était équipée d’une sécurité qui empêchait la voiture de démarrer quand le moteur était trop chaud. Le moteur n’ayant pas le temps de refroidir quand l’homme achetait de la glace à la vanille, la voiture ne redémarrait pas.

 

Les trains qui faisaient planter l’ordi

 

C’est l’histoire d’un informaticien russe à qui on demande à la fin des années 80 d’écrire un programme pour orienter les wagons des trains de marchandise qui arrivent dans un gros centre de livraison près de Sverdlovsk, en Oural. Le programme tourne sur un ordinateur placé dans un bâtiment qui borde la voie ferrée. Il marche bien en général, sauf à certains moments où, inexplicablement il plante. Vite, il s’aperçoit qu’il plante au passage de certains trains. Pourquoi ?

 

Par recoupement, l’informaticien remarque que ça ne concerne que les trains qui transportent du bétail provenant du nord de l’Ukraine ou de l’ouest de la Russie. Se rappelant la catastrophe de Tchernobyl, l’informaticien convainc par l’alcool un soldat russe de lui prêter un compteur Geiger. Et là, en mesurant la radioactivité des wagons de ces trains, il s’aperçoit que non seulement elle est beaucoup plus élevée que la normale, mais surtout elle est suffisamment élevée pour perturber l’ordinateur lui-même (j’avoue ne pas bien comprendre comment…).

 

Quand il s’est aperçu que dans les abattoirs des environs, la viande irradiée était mélangée à de la viande saine pour faire baisser les taux de contamination, il a demandé un visa pour quitter à jamais l’URSS.

 

Le mot de passe qu’il fallait taper assis

 

C’est l’histoire d’un homme dont l’ordinateur est étrange. Pour ouvrir une session, l’homme doit entrer un mot de passe. Quand il se met debout pour l’entrer, la session ne s’ouvre pas, quand il s’assied pour entrer le mot de passe, ça marche. Pourquoi ? Il soupçonne d’abord un problème électrique mais aucun fil suspect ne passe sous le fauteuil, pas de problème électrostatique.

 

Seule possibilité, le clavier. Eh bien, il s’est aperçu que deux touches du clavier avaient été inversées. Ainsi, quand il était assis, il tapait sans regarder son clavier et entrait le bon mot de passe, mais quand il était debout, il regardait son clavier et entrait donc un mauvais mot de passe.

 

Je pourrais encore vous raconter l’histoire du programme d’échange bancaire qui se met à buguer dès que les Equatoriens se branchent. Après maintes recherches, on comprend que quand un utilisateur écrit « Quito », l’ordinateur comprend « quit » (« quitter ») et il s’éteint.

 

Ou alors je pourrais encore vous raconter comment les chercheurs du CERN à Genève ont compris que les erreurs dans l’exécution de leurs programmes étaient dues à la très légère déformation de la géométrie des 27 km de circonférence de l’accélérateur de particules du CERN à chaque passage de la lune.

 

S’il y a une morale à ces petits contes, la voici : l’informatique est une science faillible, ce qui la rend à la fois fascinante, inquiétante et poétique.

http://rue89.nouvelobs.com/2016/12/13/cinq-bugs-bizarres-poetiques-265888